Je le sentis se détendre un peu en répétant ces mots.
Je ne suis pas seul. Non, il ne l'était pas. J'étais contente de pouvoir l'aider à s'en rendre compte, et j'espérais pouvoir un jour le voir enfin heureux. Il serait toujours certainement très désagréable, mais il serait heureux. Je n'étais malheureusement pas sûre d'être encore en Corée quand ça arriverait. Être là, chez moi, avec un de mes élèves tremblant et pleurant dans mes bras, faisait revenir des souvenirs qui me rappelaient pourquoi je voyageais et déménageais aussi fréquemment. Parce que même avec son caractère exécrable, je sentais que je commençais à m'attacher à lui. Mais je ne voulais pas devenir plus proche de Minho. Je ne pouvais pas devenir plus proche de Minho. Ses problèmes devaient rester les siens. Il ne me regardaient pas. J'étais professeur, pas psychologue, ni assistance sociale, ou que sais-je encore. Avec ma fâcheuse habitude de tout prendre trop à cœur, je devais impérativement garder une certaine distance avec ce garçon. Mais je ne m'inquiétais pas trop, je savais qu'il me garderait assez loin de lui de lui-même de toute façon.
Considérant qu'il était alors assez calme pour que je le laisse seul, je me détachai délicatement de Minho, me levai du canapé, et reposai sa tête doucement.
« Je pense que tu devrais essayer de dormir un peu maintenant. Si tu as besoin de moi je suis juste ici. »
Retour à la correction de copies. Après ce qui venait de se passer, je n'avais plus vraiment la tête à ça. J'étais épuisée physiquement, mentalement, et le fait qu'il soit plus que tard n'aidait pas vraiment. Mais j'avais trop de travail à faire pour me permettre d'aller au lit tout de suite. Et il y avait Minho.
À moitié endormie, j'étais penchée sur mes copies, plus occupée à garder les yeux ouverts qu'à déchiffrer ce que mes élèves avaient écrit. Mon attention était sans cesse détournée par la lumière des bougies que j'avais allumées, allongeant considérablement mon temps de correction par copie. La nuit allait être longue.