Confidences sur l'oreiller - Feat Yoon Suk Chin

Enfin ! La sonnerie libératrice venait de retentir dans l’ensemble du bâtiment libérant tous les élèves de cette journée qui avait été épuisante pour certains dont moi. C’est donc un peu comme un zombie que je rentre dans ma chambre. Les salles de danse sont fermées à cette heure-ci donc les entraînements ça sera pour une autre fois bien que l’idée ne m’enchante pas plus que ça. Enfin ce n’est pas trop dramatique en soi vu toute l’avance que j’ai sur mes camarades. Je sors mon agenda de mon sac et regarde ce que j’ai à faire pour le mois. Simplement quelques exercices de mathématiques pour demain vu que j’ai déjà fait tout le reste. Je les boucle en une dizaine de minutes faut dire que je suis plutôt bonne en calcul du coup les équations cartésiennes j’ai vite compris comment ça fonctionnait. C’est comme tout une fois que nous comprenons comment ça marche ça va tout seul. Je prépare mon sac pour le lendemain et file prendre une douche éclaire. Ma combinaison panda en pilou enfilée, je sors de la salle de bain et me vautre sur mon lit. Yuri serait folle si elle me voyait dans cette combinaison parce qu’elle n’arrête pas de dire que je suis trop mignonne dedans et que je ressemble à un vrai panda. Je prends mon portable et envoie un sms à Chin lui demandant de venir dans ma chambre. Il me manque ce petit blond même si il me réveille parfois la nuit quand il est avec Minho. En attendant je contemple ma chambre qui est je trouve pour une fois plutôt bien rangée aucun habit sale ne traîne par terre, ils sont tous bien mis dans mon armoire. Après le seul truc qui n’est pas très bien rangé ce sont mes affaires de cours qui sont toutes entassées les unes sur les autres.

Un soupir s’échappe de mes lèvres cherchant quelque chose à faire. Je dois lire un Fred Vargas pour mon cours de français mais même si je ne doute pas que ce roman soit bien j’ai aucune envie de le lire ou en tout cas pas maintenant. Alors oui certes cette autrice a l’air beaucoup moins pénible que du Zola ou du Flaubert mais clairement à côté de mes lectures personnelles qui sortent en ce moment elle ne fait pas le poids. En plus après je devrais attaquer avec de l’absurde genre où seul Camus s’en sort bien pour moi car son texte est cohérant contrairement à Ionesco. Mais je me dis que si je fais tous les mouvements littéraires que je n’aime pas maintenant au moins j’en serais débarrassée comme avec l’humanisme que j’ai débuté en littérature française cette année. Tout me dérange dans ce mouvement aussi bien les auteurs que les principes. Cette croyance en l’homme me donne envie de rire jaune.

Des bruits de pas se font entendre dans le couloir et se stoppent devant ma porte avant d’être relayé par le bruit d’un toquement. Nul doute que ça doit être Chin et j’ai la confirmation juste après.

- Entre.

Je reste sur mon lit, oui la flemme aigue a envahi mon corps, mais mon regard est fixé sur la porte. Je sais que je réaliserais vraiment à quel point il m’a manqué quand je le verrais. Lui et sa petite bouille d’ange qui lui va comme un gant vu qu’il en est un. C’est genre comme un grand frère mais en même temps un confident enfin c’est bizarre mais tellement relaxant. Avec lui je me laisse aller les faux-semblants et tout ça va à la poubelle. C’est ce type de personnes qui vous calme quand vous faîtes une crise d’angoisse. Quand je le vois entrer finalement je fonce lui faire un câlin, la flemme ayant subitement désertée mon corps, et lève la tête lui faisant mon plus beau sourire.

- Ca va ?

Un petit sourire amusé apparaît sur mes lèvres, la danse est certes fatigante mais elle fait un bien fou. J’aurais bien aimé en faire ce soir mais mon emploi du temps a fait que non, pas d’entraînement aujourd’hui. C’est dommage mais j’y peux rien et je ne vais pas prendre le risque de squatter une salle de danse à cette heure-là alors que c’est interdit. Ce qui est assez ironique puisque bien quatorze ans c’est tout ce que je faisais, transgresser les règles et lois.

- Je vais bien un peu crevée par les cours mais ça va.

Chin s’assoit sur mon lit quant à moi je me vautre de nouveau sur mon lit. Les gens me demandent souvent si je suis en couple bien sûr que oui avec mon lit. Entre lui et moi, c’est l’amour fou. Et puis l’avantage avec lui, c’est qu’il ne dit rien et ne fait rien donc il ne peut pas avoir de problème. En vérité, je suis très contente de mon célibat moi et puis j’attends toujours mon premier amour. Et oui je ne suis jamais tombée amoureuse non puisque la maternelle et la primaire ça ne compte pas. Quant à une relation basée sur le sexe, ça m’attire pas plus que ça.

Je commence à ronronner quand le blond joue avec mes cheveux, un vilain tic que j’ai depuis toute petite. Oui je ronronne comme les chats ce qui m’a valu plusieurs fois le surnom de Catwoman. Et puis j’en joue aussi à tous les Halloween je me déguise en ce petit félin et je n’hésite pas à miauler pour montrer parfois mon désaccord. Mais ce que tout le monde a tendance à oublier, c’est que les chats ça a beau être mignon mais ça mord et ça griffe aussi.

- Mais tu dois être fatigué aussi à cause de Minho non ?

Je n’ai jamais compris cette espèce de gêne qu’a Chin de parler de sa relation avec Minho. Je veux dire si il était vraiment mal à l’aise il ne ferait pas profiter à tout le dortoir ses ébats avec le styliste non ? Je n’insiste pas après tout c’est ses affaires pas les miennes. Et puis il sait que si il a un problème je suis là.

- Tant mieux.

Après quoi le silence règne, seuls mes ronronnements se font entendre, alors en maître mais ce n’est pas un silence désagréable ou gênant non celui-là il est rassurant. Personnellement je profite juste de sa présence parce que ça doit faire bien une semaine que nous ne sommes pas vus ce qui est à mon goût bien trop long. Je me tourne de façon à voir sa bouille et lui souris amusée.

- C’est le désert du coup il y a pas grand-chose à dire dessus.

Gênée, je repense à mon premier baiser qui était justement avec le blond qui est devant moi. Je n’avais jamais pensé qu’il serait avec lui, celui que je considère comme mon grand frère mais finalement si, d’ailleurs je n’ai jamais compris comment c’était arrivé mais c’est arrivé. Heureusement personne est au courant et encore moins Minho, je n’ai pas du tout envie qu’il pique une crise de jalousie.

Je soupire intérieurement en pensant au baiser, je ne comprends toujours pas comment on en est arrivés là. Je sais juste que c’est parti d’un jeu de provocation et au final il s’est passé ce qui s’est passé. C’est légèrement perturbant de savoir qu’on a embrassé son frère mais je n’ai pas vraiment de regrets. Est-ce que Chin lui il en a ?

Je fronce légèrement les sourcils quand il traite Daeho d’abruti, je n’ai jamais compris pourquoi ils ne s’aiment pas. Je suis pourtant sûre qu’ils pourraient s’entendre si ils faisaient des efforts chacun de leur côté. C’est dommage mais bon c’est la vie. Je soupire légèrement mais décide de ne pas insister, ça ne servirait à rien et je n’ai aucune envie de me prendre la tête ce soir. J’ai juste besoin de passer du temps avec mon frère et tant pis si Daeho n’est pas content.

- Au fait je me demandais une collaboration en danse ça te dirait ?

Pendant que je suis dans les questions autant toutes lui poser. Au moins ça mettra les choses à plat et il ne pourra pas y avoir de quiproquos. En soit ça ne changera pas ma vie mais j’ai juste envie de savoir.

- Dis tu regrettes ce qu’il s’est passé l’autre jour ?